Présentée par Denis Boudreau
Heure : 14h05
Description de la conférence
Au-delà de toutes considérations techniques, il y a des internautes qui accèdent, avec plus ou moins de succès, à l'information diffusée à leur intention sur le Web. Alors que le gouvernement amorce un virage technologique majeur dans sa relation avec les citoyens, tous les efforts de normalisation ont-ils été mis en place pour favoriser l'inclusion des individus et des groupes ? Dans le Web du 21ème siècle, un gouvernement en ligne adapté aux besoins de tout un chacun est-il possible ?
Ce que j'ai envie de faire avec vous aujourd'hui en fait, c'est reprendre un peu où Catherine Roy a laissé lors de la dernière rencontre à l'automne. Elle avait dressé un portrait général de ce qu'est l'accessibilité web d'un point de vue des besoins des personnes handicapées principalement. Elle avait fait un peu le tour de la question, expliqué comment on pouvait, en tant que personne handicapée, utiliser le web au même titre qu'une personne qui ne l'est pas. Donc, à partir de ce point là, je voudrais aujourd'hui ouvrir un peu plus large et regarder qu'est-ce que ça peut impliquer en plus, intégrer à ça une question de normalisation des procédures et de processus pour développer des sites web qui favorisent l'intégration des gens. Je voudrais vous amener dans une direction qui va probablement croiser ce que Michel Dumais proposait tout à l'heure.
Je vous invite à regarder différents profils de Québécois et Québécoises et de voir comment on peut travailler dans un modèle d'inclusion pour que tout le monde soit ensemble; de regarder un peu ce que le gouvernement à fait jusqu'à présent, parce qu'il y a quand même des travaux qui ont été faits; regarder les évaluations de ça pour voir où ça s'en va, puis regarder si justement c'est utopique de croire qu'un jour nous aurons un gouvernement en ligne qui pourrait effectivement servir à tout le monde sans exception.
Avant d'aller plus loin, je vous propose de faire une petite distinction entre deux choses, soit l'accessibilité et la disponibilité de l'information sur Internet, qui sont deux choses très différentes mais que l'on a tendance à mélanger beaucoup. Aujourd'hui, on a sorti le mot accessibilité des dizaines de fois. La plupart du temps, on a parlé d'accès à un ordinateur ou le fait de ne pas avoir les moyens d'acheter un ordinateur, des choses comme ça. Mais on n'a pas parlé d'accessibilité au sens propre du terme, qui signifie une capacité à aller chercher l'information qui existe, et à se l'approprier telle quelle. Ça, c'est plus une question qui concerne évidemment les personnes handicapées, les aveugles notamment, c'est une chose qui est facile à comprendre, mais ça concerne aussi les populations vieillissantes, qui pour une raison ou une autre ont une perte d'autonomie et ne peuvent pas avoir la même utilisation qu'elles auraient eue avant ou qu'ils auraient pu avoir si elles étaient en meilleure condition. On parle de gens qui ont des problèmes cognitifs. Ça c'est ce qu'on pourrait appeler l'accessibilité comme telle. Tout le reste, ce sont des questions de disponibilité. Donc ce sur quoi je vous invite à réfléchir, c'est simplement de faire attention à ce terme là, pour ne pas qu'on le galvaude trop vite. Pour ne pas que du jour au lendemain, on parle d'accessibilité et qu'on mette de côté la cause des personnes handicapées qui cherchent à s'approprier ce médium là, puis de banaliser leur lutte en utilisant le terme à toutes les sauces.
Depuis le 14 octobre dernier, il y a eu beaucoup d'efforts, beaucoup de consultations, beaucoup de discussions entre plein de gens, plein d'instances différentes qui ont mené à une prise de conscience de plus en plus tangible, de la part de Monsieur Gautrin et des gens avec qui il travaille, et du gouvernement en général. Cette prise de conscience c'est qu'il y a une nécessité de penser aux personnes handicapées, de penser à l'accessibilité en général pour le projet de gouvernement en ligne pour l'ensemble des sites web du gouvernement qui seront éventuellement rapatriés sous le fameux portail de services. On a eu aussi des engagements de personnes comme Monsieur Gautrin qui ont pris position en disant, oui ce sont des dossiers qui sont importants. La normalisation, par la force des choses, vient s'inscrire dans un processus d'accessibilisation. Donc depuis le 14 octobre dernier, il y a eu effectivement pas mal de choses qui se sont faites.
De notre côté, en tant que W3Québec évidemment, nous sommes sensibles aux considérations d'ordre communautaire pour ce qui est de l'inclusion. Mais nous sommes à la base plus intéressés par l'aspect technologique et de dire, est-ce que les efforts sont mis en place d'un point de vue technique pour assurer cette éventuelle inclusion là ? Nous avons fait un travail de notre côté pour voir si effectivement il y avait possibilité de croire que ce qui était avancé, d'une part, était au minimum mis en place de l'autre côté, concrètement, avec le site web qui se développait, parce qu'en parallèle des discussions qu'on a pu avoir avec Monsieur Gautrin, parce qu'avec tous les efforts qui ont été faits dans les derniers mois, il y a quand même un projet web de portail qui se développe actuellement. Espace J, un portail pour les jeunes, est sorti il y a quelques jours, une version remodelée qui corrigeait un certain nombre d'erreurs. Donc il y a du travail qui se fait continuellement à ce niveau là. Ce qui fait qu'on avait envie de savoir s'il y avait effectivement un effort pour prendre en considération des choses qu'on savait au départ qu'elles ne seraient pas prises en considération. Parce que ce sont de bonnes pratiques ou des habitudes qui ne sont pas là par hasard. Ça demande un effort pour faire des trucs qui sont vraiment accessibles pour les populations, avec des profils différents, puis ces choses là n'apparaissent pas par hasard sur un site web. Si elles sont là c'est qu'il y a eu la volonté de le faire, et s'il y a volonté de le faire c'est que quelqu'un leur a dit, et à ce moment là on peut faire une boucle et se dire qu'on ne travaille pas dans le vide. Puis effectivement, je trouve ça tout à fait prometteur. Je vais revenir sur ça tout à l'heure.
On parlait ce matin de cyberdémocratie. Ce que j'ai envie de faire, c'est de vous dire que sur 7,5 millions de personnes au Québec, il n'y a pas que la personne qui utilise Internet Explorer avec Windows XP sur une machine récente. Il y a plein de gens différents on le sait déjà. Mais on n'a pas forcément une vision d'ensemble. Il y a énormément de gens qui ne font pas partie des utilisateurs typiques. On a l'impression qu'il y en a des millions et des millions mais en fait, il n'y en a pas tant que ça. Si on regarde les statistiques, 15,2 % des gens ont des limitations fonctionnelles. On parle de tous types de limitations fonctionnelles. On parle évidemment des aveugles, des gens qui ont un problème de surdité, des gens qui ont des problèmes de motricité, des problèmes cognitifs, des daltoniens, etc. C'est autant de gens qui, pour une raison ou une autre, pourraient avoir de la difficulté à utiliser Internet tel qu'on le conçoit aujourd'hui.
Actuellement, 13% des gens ont plus de 65 ans. Ce chiffre devrait atteindre 25% autour de 2051. Il y a une courbe qui est assez claire de gens en perte d'autonomie qui ne vont pas nécessairement s'améliorer dans les prochaines années, qui vont avoir besoin d'adaptabilité au niveau des sites web, au niveau évidemment de l'information qui est transmise par les sites web, comme les sites du gouvernement, pour les aider à fonctionner dans notre modèle de société. Il y a un peu plus d'un million de personnes qui sont fonctionnellement analphabètes, soit qui ne peuvent pas lire ou écrire ou qui peuvent le faire de manière très limitée et qui ne peuvent pas s'approprier un texte qui serait peut-être un peu trop complexe. Ce sont encore là des considérations qui entrent dans la grande voie de l'accessibilité et il y a des principes à mettre en place pour donner à ces gens là un accès aux technologies. Les gens qui utilisent de vieilles technologies, les gens qui utilisent un vieux navigateur, un vieil ordinateur, qui n'ont pas accès à du haut débit par exemple, qui pourraient difficilement utiliser un site web ou Internet parce que c'est toujours trop long, trop compliqué ou ça ne marche pas, sans forcément relier ça au fait que c'est leur équipement à eux, mais que quelque part entre eux et Internet, il y a une relation de tension qui est toujours là. À l'opposé, comme Michel le disait tout à l'heure, les gens qui utilisent un cellulaire, des équipements personnels, n'importe quelle machine, un frigidaire (parce que ça existe), qui ont des accès à Internet mais qui ne fonctionnent pas sous le modèle que l'on connaît, c'est à dire un ordinateur avec un écran sur une table.
Tous ces gens là, si on les met ensemble, feraient un pourcentage qui est incalculable tel quel, mais qui représente autant de personnes qui, pour une raison ou une autre, pourraient ne pas avoir un plein accès à ce qu'on est en train de construire en tant que société avec ce modèle de gouvernement là.
Pour faire respecter les normes et les principes d'accessibilité, en partant du principe où l'on fonctionne sur un modèle qui répond à des normes, on fonctionne dans une grande voie qui nous assure de tous travailler dans le même sens. L'exemple que Michel apportait tout à l'heure à propos de Civic Space basé sur Drupal, c'est un bel exemple. On a une plateforme au départ qui est mise en place, qui respecte un certain nombre de règles qui font en sorte que l'utilisation de cette plateforme là par un utilisateur ou un autre, avec une configuration logicielle ou une autre, ont des chances à peu près égales de l'utiliser parce qu'on fonctionne avec des règles communes. Ce qui est totalement à l'opposé du modèle traditionnel en informatique où la volonté est de produire un modèle propriétaire dans lequel une entreprise ou un groupe à un intérêt à garder captif l'utilisateur. Dans un tel cas, en fonctionnant avec des normes, on se base sur des règles qui sont évolutives, qui deviennent de plus en plus efficaces et qui prennent toujours en considération ce qui s'est fait auparavant. De sorte qu'un site web, par exemple, qui serait construit selon les normes il y a deux ans, serait toujours aussi utilisable quand quelqu'un utilisera Explorer 23.2 dans X nombre d'années parce que les règles auront été prises en considération. Cependant, quand on sort des sentiers battus pour travailler avec des modèles davantage propriétaires ou qui ne fonctionneraient pas selon ces règles là, évidemment on n'est jamais sur que le support va être maintenu d'année en année. Ce qui fait qu'éventuellement, les morceaux d'information, les blocs, les différents sites web, tombent graduellement en ruine parce que l'évolution des technologies étant ce qu'elle est, on laisse tomber un certain nombre de choses, et ces choses là qui ne sont pas normées au départ, restent éventuellement derrière puis on perd cette richesse là. Je ne surprendrai personne en disant que l'ancien portail du gouvernement était basé sur un modèle comme celui-là. Je ne dis pas que les gens du gouvernement ont fait un mauvais travail. Les personnes qui ont travaillé sur ces sites web ont fait exactement ce que les autres développeurs ont fait parce que l'industrie étant jeune, les gens ne se sont pas appropriés de règles de bonne pratique. Tout le monde fait à sa manière. Tout le monde découvre des trucs dans son coin et met des choses en place sans vraiment trop réfléchir plus loin que ce que l'on voit sur un écran.
Donc tout ça amène évidemment un certain nombre de problèmes, lesquels sont pour la plupart réglés assez facilement. Je vous donne un exemple rapide de ça ; on parle d'un accès très efficace à des pages web, ne serait-ce que par un téléchargement plus rapide. Évidemment, quand on fonctionne selon des normes de technologie qui sont basées sur cette évolutivité là, on se retrouve avec des documents web qui se téléchargent en moyenne environ 50% plus rapidement qu'un autre. Déjà là, c'est un fait qui me concerne parce que j'ai eu la chance d'avoir un accès assez rapide à Internet. Mais ça fait toute la différence pour ceux qui fonctionnent encore avec un modem 56k. Donc, des règles comme celles-là, la possibilité de faire évoluer des sites web de façon efficace en travaillant uniquement les contenus sans être empêtré dans un paquet de code ou de programmation qui servent à mettre des couleurs, il y a plein de règles de cet ordre-là qui facilitent l'utilisation parce que justement on fonctionne selon un modèle qui est très contrôlé.
En janvier, Accessibilité Web, que plusieurs connaissent, avec Jean-Marie D'Amour et d'autres personnes dont moi et Catherine Roy entre autres, avons fait une étude assez exhaustive de ce qui était fait jusqu'à présent sur le portail du gouvernement du Québec. À partir de ce modèle là, qui est quand même la fondation de tout ce projet de gouvernement en ligne parce que tout va passer par-là, nous avons examiné où ils en étaient, qu'est-ce qu'ils avaient fait et comment ils s'y étaient pris pour le faire. Nous avons ensuite vérifié si ça tenait la route, s'il y avait une chance que ce modèle là puisse aspirer à être ne serait-ce que l'ombre de ce qu'on nous promet. Ce n'est pas quelque chose qui est parfait, sauf que si on le compare aux autres sites qui existent, c'était quand même très prometteur. Il y a beaucoup d'efforts qui ont été faits. Ce ne sont pas des efforts qui sont là par hasard, il y a réellement un effort qui a été fait pour mettre en place un certain nombre de processus qui favoriseraient l'inclusion de différents groupes. On doit s'en réjouir même s'il y a encore place à amélioration.
J'aime bien le présenter comme ça ; c'est comme si le portail du gouvernement était une grande maison, la porte d'entrée et l'entrée sont superbes, puis dès qu'on passe au salon et on regarde tout le reste, c'est en pleine rénovation. C'est un peu tout croche, c'est un peu n'importe quoi, mais c'est normal parce qu'on travaille là-dessus. Donc pour faire une belle première impression, on a beaucoup travaillé la porte d'entrée, mais ce qui reste en arrière demeure aussi inaccessible et aussi chaotique que ce que le reste du web tend à être de manière générale. Il y a encore beaucoup de travail à faire, il y a beaucoup de petits sites web à intégrer sous le nouveau modèle. C'est un travail colossal considérant le nombre de sites web qu'il peut y avoir au gouvernement. On pourrait résumer en disant que les premiers efforts sont très intéressants et c'est effectivement prometteur, et ça à presque tous les niveaux. Pour reprendre les exemples de tout à l'heure, quand on essayait d'utiliser ces sites web avec des synthétiseurs vocaux pour simuler une lecture qu'un aveugle ferait avec des technologies d'assistance, ça fonctionnait relativement bien. Quand on regardait le niveau de vocabulaire ou le niveau d'écriture comme tel, ce n'était pas des fleuves de textes trop compliqués, c'était relativement simple, c'était une écriture simplifiée qui semblait répondre en partie aux bonnes pratiques et recommandations de l'écriture simplifiée sur le web.
Grosso modo, l'ensemble des préoccupations qu'on pouvait avoir étaient à peu près là. La plupart des gens sont d'accord pour dire que c'est difficile de lire sur le web parce que c'est écrit tout petit. Trop souvent, quand on utilise notre navigateur, on ne peut pas augmenter la police parce que c'est programmé comme ça et ça bouge pas. Un site comme celui-là est fait de manière à ce qu'on puisse adapter le contenu à notre propre réalité, à nos propres besoins. Quelqu'un qui aurait besoin d'avoir le texte plus gros pourrait le faire. Différentes règles ont été prises en compte pour favoriser l'inclusion d'un peu tout le monde, puis c'est un effort qui va être appliqué sur l'ensemble des sites.
Ce sur quoi j'aimerais attirer votre attention, c'est que la mise en ligne de services à moitié planifiée a de quoi inquiéter. Ce qui me dérange un peu, considérant la propension générale qui va avec Internet, c'est l'idée que le gouvernement en ligne ce n'est pas compliqué, on met des formulaires en ligne en format pdf et tout le monde est content. Évidemment il n'y a rien là-dedans qui fonctionne bien. Il n'y a pas de réflexion derrière ça. On ne se demande pas si les gens sont en mesure d'utiliser un format comme pdf, de télécharger un document comme ça, de faire ce qu'ils ont à faire pour le remplir, ont-ils besoin d'aide pour remplir un formulaire en ligne comme il peut y en avoir pour faire son rapport d'impôts ? Donc il y a un paquet de choses comme ça qui semblent vouloir être lancées sur le web, à mon sens pas forcément pour améliorer l'utilisation, mais plutôt pour se débarrasser des choses qui coûtent cher parce qu'il y a une gestion à faire quand on tient à les faire autrement qu'en ligne. En ligne c'est facile, on met un document et les gens le téléchargent. On ne parle pas à personne et tout le monde est content. Sauf que ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, ce n'est pas forcément ce que les gens veulent. Quand on pense que beaucoup trop de gens au Québec ont de la difficulté à utiliser un guichet automatique, il faut se poser des questions sur ce qu'on leur demande de faire avec un ordinateur.
Selon moi, le portail du gouvernement en ligne est, dans l'ensemble, un projet prometteur. C'est quelque chose qui peut fonctionner. C'est quelque chose dont on ne peut pas se souscrire. Un moment donné on va arriver à une situation où on va commencer à parler réellement et sérieusement de vote en ligne. J'espère que ce n'est pas l'année prochaine, j'espère que c'est dans dix ans parce qu'on a tous vu ce qui s'est passé en Floride, on sait ce que ça donne. On s'en va vers une informatisation de tout ça, c'est clair. Et on ne peut pas vraiment s'y souscrire. Par contre, il y a moyen de le faire par étapes, intelligemment, réfléchir étape par étape à ce que ça peut impliquer. Regarder et continuer à questionner les gens pour voir ce qu'ils en pensent, voir où ils sont rendus, est-ce qu'ils sont prêts à faire ça. Et s'ils ont peur, qu'est-ce qu'on peut faire pour désamorcer les craintes ? Donc tout ça pour s'assurer qu'on ne va pas trop vite et qu'on ne perde pas des gens en chemin.
Un des projets que le CEDEL (Comité d'étude sur la démocratie en ligne) veut mettre en place, c'est d'essayer de représenter cette fracture numérique là, qui ça implique, combien de personnes ça représente au Québec, puis quels sont les différents profils et les tangentes derrière ça ? Ne serait-ce que s'il y a un seul groupe qui tombe dans une craque quelque part, on aura manqué notre coup. Donc il faut voir à sortir tous ces éléments avant de prendre des décisions et de bêtement lancer des services en ligne parce que ça fait beau, parce que c'est techno et parce que ça coûte moins cher.
Donc à partir de ça, je pense que c'est possible de faire un truc qui est inclusif et rassembleur, mais il faut continuer à questionner et prendre le pouls de la population comme on semble le faire assez efficacement jusqu'à présent. C'est la perception que moi j'en ai personnellement.
Merci beaucoup.